Monsieur Chance
Guillaume Nicloux est - était - un grand écrivain (*). De ceux qui, en moins de 200 pages, vous transporte dans un univers si particulier qu'on ne ressort pas indemne de ce voyage.
" Monsieur Chance ", publié en 98 chez Climats, ne déroge pas à cette règle Niclou-iène
Je rêvais de lire ce livre introuvable dans le commerce, depuis quelques temps. Hormis " Melun Story ", c'était le dernier livre de Nicloux que je n'avais pas lu. Ça me démangeait.
Hormis contacter directement Nicloux, il restait un seul endroit où je pouvais encore espérer trouver le fameux bouquin : La bibliothèque de Melun.
Et il l'avait.
Bien que rangé dans le rayon " Roman Policier ", ce livre n'a rien d'un roman policier. Déjà parce qu'on y crois pas de policier et parce qu'il n'y pas d'enquête - Sauf à la fin… et encore…)
Pas d'enquête ne veut pas dire pas de cadavre.
Comme dans la vie, des morts, il y en a.
Car c'est bien de la vie dont on parle dans ce livre. La vie d'un homme. Depuis sa " case " dans la centrale de Melun jusqu'à son appartement sur les bords de Seine, 40 piges plus tard.
Des galères, de l'amour, des emmerdes et de la chance.
Il y a tout ça dans sa vie.
L'écriture est percutante. La violence et la cruauté sont omniprésentes. Tous ça est très réaliste.C'est glauque à souhait." Monsieur Chance " n'a pas toujours de la chance mais il s'en sort.
Il y a aussi de l'humour. Ouep, on se marre.
Le chapitre dans lequel le héro est paumé dans la tour B5 est particulièrement irrésistible. Les numéros dans le désordre et la réaction du type m'ont vraiment fait rire.
Dans ce livre, on passe du rire au larme. Je ne vous dévoilerais pas l'intrigue ou quoi que ce soit - on ne sait jamais vous pourriez le trouver dans le commerce.
(*) Non pas qu'il soit mort, mais il n'écrit plus. C'est bien dommage, la littérature française aurait aujourd'hui besoin d'un bon coup de pied de la fourmilière et Nicloux savait y faire.